
Un projet pédagogique
ÉCOLES. Les opéras du cycle Licht ont tous pour sujet de grands thèmes universels : la vie et la mort, la paix et la guerre, la croyance, la communication entre les hommes, l’art ou encore l’humour. Tous ces sujets peuvent être abordés de diverses manières et avec tous les âges à travers un dialogue entre interprètes et élèves ainsi qu’à travers un temps purement musical permettant de vivre l’expérience sensorielle du concert.
A la différence de la majorité des opéras, Karlheinz Stockhausen a confié les rôles principaux à des instrumentistes, des danseurs et des chanteurs. Ces histoires sont donc racontées en musique et en mouvement, sans intervention systématique de la parole. Selon les âges, ce langage suscite des réactions très variées, de l’amusement à l’étonnement voire au scepticisme parfois des plus âgés.
Nous avons joué et présenté des scènes extraites de plusieurs opéras (Donnerstag, Samstag) à des maternelles, des primaires, des collèges, des lycées, des enfants qui faisaient de la musique ou non, des enfants de quartiers aisés ou défavorisés, des collégiens primo-arrivants qui ne parlaient pas encore français : tous ont été touchés, intéressés, interpellés et lors des rencontres dans les classes les questions étaient toujours nombreuses et riches.
Les solistes jouant cette musique par cœur, en mouvement, sans partition ni pupitre entre eux et leur auditoire, un lien direct et immédiat se crée. Le concert peut avoir lieu n’importe où, dans un préau, une salle de classe ou de concert.
Dans une démarche pédagogique à l’échelle de plusieurs mois ou d’une année scolaire, les élèves pourront s’approprier les éléments de langage, s’en emparer et improviser leur propre musique. Dans un cadre plus traditionnel de concert scolaire, une présentation préalable et une rencontre avec les musiciens à l’issue du concert permet aussi une approche didactique ainsi qu’un éveil musical et sensoriel.
Pour les plus âgés, collégiens et lycéens, le concert peut aussi devenir prétexte à des réflexions sur l’art, l’histoire, la philosophie autour des grands thèmes abordés par le cycle de sept opéras.
ÉTUDIANTS. Nous intégrons systématiquement des jeunes étudiants de 15 à 23 ans, qui se destinent à devenir musiciens professionnels dans les orchestres et chœurs de nos opéras. Pour Donnerstag aus Licht, 60 chanteurs du Jeune Chœur de Paris étaient présents, ainsi que 40 instrumentistes du CRR de Paris ; pour Sams- tag aus Licht, 60 instrumentistes à vent ont participé à la scène III de l’opéra. Pour Dienstag, nous prévoyons une nouvelle participation du Jeune Chœur ainsi que des étudiants du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.
AMATEURS. Si la musique de Stockhausen est réputée très difficile à jouer, certaines parties sont accessibles aux musiciens amateurs. Ainsi, nous avons intégré l’Orchestre Impromptu (orchestre amateur dont Maxime Pascal est le directeur artistique depuis 2008) à Donnerstag aus Licht pour jouer le Gruss (Salut). Lors de notre reprise au Southbank Centre de Londres, c’est le New London Chamber Choir, un chœur amateur de grande qualité, qui a chanté dans la troisième scène de l’opéra.